Test de Ruffy and the Riverside : Un jeu d’aventure à troquer sans modération !
Développé par Zockrates Laboratories et édité par Phiphen Games, Ruffy and the Riverside est sorti le 26 juin 2025 sur PS5, PC et Switch. Le jeu avait été annoncé lors de l’Indie World Showcase de novembre 2023, créant la surprise avec son concept original de troc visuel. Inspiré des jeux d’aventure et de plateforme des années 90, ce titre propose une expérience qui rend hommage à l’âge d’or du genre, tout en y injectant une bonne dose de modernité. C’est un petit bijou indépendant qui séduit par sa direction artistique, son gameplay ingénieux et sa nostalgie assumée.
Genre : Aventure | Développeurs : Zockrates Laboratories | Editeur : Phiphen Games | Date de sortie : 26/06/2025 | Classification : PEGI 3+
Un élu, un pouvoir, et un monde à sauver
Ruffy est un jeune ours vivant paisiblement dans son village, où il est connu pour sa passion bien particulière : le troc. Grâce à un pouvoir mystérieux, il est capable de copier les textures et matières d’un objet pour les coller sur un autre. Il met ce don au service de sa communauté, aidant les artistes locaux à renouveler leurs œuvres d’art en changeant les matériaux ou les couleurs, tout en gardant leur forme.
Mais sa vie bascule le jour où Sir Eddler, une taupe, vient lui confier une mission. Selon une ancienne prophétie, Ruffy serait l’élu, seul capable de retrouver les lettres sacrées, fragments de l’emblème de la ville, indispensables pour restaurer le Noyau du Monde, menacé par le retour de Groll, une créature sombre et cruelle.
Accompagné de son pouvoir de troc et de quelques alliés haut en couleur, Ruffy va devoir traverser une différentes de zones, forêts, plage, cimetière, pour redonner vie au monde et empêcher son effondrement. Une aventure aussi poétique que délirante, portée par une narration simple, mais efficace, rythmée par de nombreuses petites saynètes bien écrites.
Mais sa vie bascule le jour où Sir Eddler, une taupe, vient lui confier une mission.
Entre nostalgie et modernité visuelle
Ce qui frappe dès les premières minutes de jeu, c’est la direction artistique. Ruffy and the Riverside joue avec brio sur deux tableaux : les environnements sont en 3D simple et volontairement « grossière », rappelant les textures low-poly des jeux d’antan, comme les premiers volets de Spyro ou Croc. Mais cette simplicité apparente cache en réalité un design moderne qui se marie bien.
Les personnages sont en 2D, avec un rendu « papier » proche du style de Paper Mario ou de Tinykin. Cela crée un contraste charmant, comme si des autocollants se promenaient dans un monde en volume. Les animations des personnages sont expressives et exentriques, ce qui contribue à l’attachement immédiat que l’on ressent pour Ruffy et ses compagnons.
Chaque zone du jeu a une identité propre, visuellement cohérente et toujours colorée : la forêt, la vallée rocailleuse, la ferme… Le design général a ce petit goût rétro qui flatte la nostalgie tout en adoptant une clarté contemporaine bien utile pour le gameplay.
Les personnages sont en 2D, avec un rendu « papier » proche du style de Paper Mario ou de Tinykin.
Un gameplay original et stimulant
Le cœur du gameplay repose sur le système de troc, une mécanique inédite de copier/coller des textures. Ruffy peut capturer la surface d’un élément, par exemple, de l’eau, du bois, de la pierre, de la lave et l’appliquer à un autre objet compatible. Cette simple idée ouvre une grande possibilité, tant pour la résolution d’énigmes que pour l’exploration ou même l’action.
Besoin de traverser une rivière de lave ? Copiez l’eau d’un bassin voisin et appliquez-la à la lave pour la rendre traversable. Un mur de pierre bloque le passage ? Transformez-le en bois pour qu’il puisse être brûlé. Le feu interagit avec le bois, la paille s’enflamme, la glace fond à proximité d’une source de chaleur… Les interactions entre textures sont logiques, cohérentes, et surtout, terriblement satisfaisantes.
Le jeu offre également des phases de plateforme classiques, avec des niveaux qui rappellent parfois Crash Bandicoot, et des séquences de course sur des ballots de paille transformables, ajoutant du rythme à l’aventure. Il y a un vrai plaisir à découvrir les façons créatives de combiner les textures, et certaines énigmes demandent un peu de réflexion sans jamais devenir frustrantes.
Cependant, il faut noter que tout n’est pas transformable : les surfaces trop abstraites ou certaines textures uniques restent figées, ce qui introduit une forme de logique interne qu’il faut rapidement intégrer. Cela évite le chaos, mais peut aussi créer quelques essais-erreurs frustrants au début.
Enfin, le jeu dispose de collectibles à récupérer, comme les papillons, des gemmes, ou encore les fameuses lettres sacrées, nécessaires pour compléter le scénario. C’est addictif, mais un petit bémol vient du manque de suivi précis par zone : on ne sait jamais exactement ce qu’on a manqué dans une région, à moins de tout refaire méthodiquement. Ce n’est pas dramatique, mais un indicateur de complétion plus détaillé aurait été bienvenu, surtout pour les complétionnistes.
Les interactions entre textures sont logiques, cohérentes, et surtout, terriblement satisfaisantes.
Une ambiance sonore enjouée mais inégale
L’ambiance musicale de Ruffy and the Riverside est une franche réussite… la plupart du temps. Le jeu propose des musiques funk et groovy, avec des petites sonorités électroniques qui collent parfaitement à l’univers coloré et décalé. Chaque découverte ou action marquante est accompagnée d’une mini-mélodie dynamique, qui donne envie de taper du pied.
Les effets sonores sont volontairement simples : le bruit de l’eau, des pas sur différentes textures, le crépitement du feu, ou encore les petits cris rigolos de Ruffy quand il saute ou tombe. Le sound design joue clairement sur la légèreté et la bonne humeur, sans chercher le réalisme à tout prix.
Néanmoins, il arrive que la musique s’arrête complètement, notamment lors des phases d’énigme ou d’exploration prolongée, cela donne une impression de bug ou d’oubli. Ce silence soudain casse un peu le rythme, et l’absence de relance automatique de la musique se fait sentir. Peut-être que le jeu attend une certaine progression ou action pour relancer une boucle, mais cela peut laisser une impression de vide sonore inattendu.
Quelques concept arts de Ruffy and the Riverside
Conclusion
Ruffy and the Riverside est une excellente surprise pour quiconque aime les jeux de plateforme/aventure à l’ancienne, avec une mécanique originale de troc visuel parfaitement exploitée. Son univers charmant, ses visuels rétro-modernes et sa durée de vie généreuse en font un titre à ne pas manquer pour les amateurs de jeux indépendants ou les nostalgiques de la PS1 et N64. Un vrai petit vent de fraîcheur coloré !
Les plus
+ Mécanique de troc visuel ingénieuse et variée
+ Direction artistique originale mêlant 2D et 3D
+ Univers coloré et personnages attachants
+ Références amusantes à des jeux cultes
+ Bonne durée de vie pour un jeu indé
+ Enigmes bien pensées et fun à résoudre
Les moins
– Pas de suivi de complétion par zone sur la carte
– Quelques imprécisions dans la logique des transformations
– Musique absente par moments sans raison claire