Test de Nicktoons & The Dice of Destiny : Les dés du destin
Nicktoons & The Dice of Destiny est un action-RPG développé par Petit Fabrik et Fair Play Labs, et publié par GameMill Entertainment. Le jeu est disponible depuis le 30 septembre 2025. Dévoilé officiellement lors du Summer Game Fest 2025, il a suscité l’enthousiasme chez les fans de l’univers Nickelodeon, en particulier grâce à la promesse d’un mélange entre aventure, combats et nostalgie.
Genre : Action-RPG | Développeurs : Petit Fabrik – Fair Play Labs | Editeur : GameMill Entertainment | Date de sortie : 30/09/2025 | Classification : PEGI 7+
Un vœu, des dés, un monde à sauver
L’aventure de Nicktoons & The Dice of Destiny prend place dans une scène très simple : Timmy Turner, le héros de Mes Parrains sont magiques, est en train de jouer avec ses parrains, Cosmo et Wanda, à un jeu de rôle de table. Il exprime un vœu et lorsque les dés sont lancés un portail apparaît, aspirent Timmy et ses parrains dans un univers fantastique.
Ils se retrouvent projetés dans un monde où les univers Nickelodeon eux-mêmes sont réinterprétés selon des thèmes fantasistes. Le décor : des terres colorées, peuplées de créatures, de donjons, de royaumes variés et d’obstacles mystérieux. Mais le cœur de l’intrigue, ce sont les dés, dispersés à travers ces mondes. Il va donc falloir les retrouver pour pouvoir repartir, mais ce n’est sans compter sur les flammes fatales et un mystérieux maitre du jeu pour leur mettre des batons dans les roues.
Timmy et ses parrains ne sont pas seuls : d’autres personnages emblématiques du catalogue Nickelodeon se retrouvent embarqués dans cette aventure. Parmi eux : Bob l’éponge et Sandy, Katara (Avatar), Leonardo (des Tortues Ninja), et d’autres qui se débloquent durant l’aventure. Chacun d’eux est projeté dans ce monde comme une version héroïque réimaginée selon des codes fantasistes (épées, sorts, monstres).
Leur mission : traverser les univers de Nicktoons revisités, retrouver les dés éparpillés, et neutraliser l’emprise du maître du jeu pour rétablir l’équilibre. Les obstacles ne sont pas seulement physiques : il y a des énigmes environnementales, des choix de progression, parfois deux chemins, et des rencontres inattendues entre personnages issus d’univers différents. Le scénario joue sur le charme de ces croisements : des interactions entre Bob l’éponge et Timmy, ou des duos insolites comme Katara et Danny fantôme. On sent que l’équipe narrative a voulu rendre hommage aux fans tout en gardant un ton léger et dynamique.
Le récit n’est pas ultra complexe, mais il remplit bien son rôle de cadre structurel pour le gameplay. Il s’agit surtout d’un prétexte fun pour réunir les héros et les faire évoluer ensemble, tout en construisant un lien entre leurs univers originels. Le pèlerinage à travers les mondes donne une cohérence à l’exploration, et les rebondissements, notamment autour des dés et du maître, apportent assez d’intérêt pour tenir jusqu’à la fin.
une version héroïque réimaginée selon des codes fantasistes
Direction artistique Nickel-(odeon)
L’un des points forts de Nicktoons & The Dice of Destiny est le soin apporté à la direction artistique. Les graphismes adoptent un style « cartoon fantasy » coloré, vibrant, fidèle à l’esprit original de chaque dessin animé tout en les adaptant à un univers cohérent et immersif. Même dans des environnements plus sombres comme les égouts, la palette graphique garde une luminosité chaleureuse, évitant les excès d’ombre ou de tons ternes.
Les différents niveaux sont très variés dans leur thématique : on passe de mondes type Bikini Bottom revisité en royaume marin, à des zones plus mystiques, ou des royaumes de glace. Cette diversité visuelle aide à prévenir l’effet de redondance et maintient l’œil en éveil.
Les animations in-game sont fluides, et chaque personnage bénéficie d’un soin particulier dans ses mouvements de combat, ses gestes de sorts et ses envies d’interactions. Les transitions pendant les dialogues s’accompagnent d’illustrations du personnage en portrait à côté d’une bulle de dialogue, un choix visuel plaisant et lisible, qui rappelle les bandes dessinées ou les visual novels. Cela permet de donner du caractère à chaque réplique sans tomber dans une scène cinématique lourde. Le rendu est esthétique, agréable à regarder, et renforce l’identité nickelodeon du jeu.
On note aussi des effets visuels bien pensés : les attaques magiques laissent des traînées lumineuses cartoonesques, les explosions sont colorées sans excès, les sorts aquatiques de Katara créent des ondulations. Dans les combats de boss, les arrière-plans évoluent : la caméra peut reculer pour donner une vue d’ensemble, ou zoomer pour accentuer l’impact d’une attaque puissante.
Bref, côté visuel, le jeu remplit très bien sa mission : proposer un univers cohérent, esthétique, et respectueux de l’esprit des dessins animés tout en le transposant dans un cadre fantasy d’action-RPG.
…fidèle à l’esprit original de chaque dessin animé tout en les adaptant à un univers cohérent
Un action-RPG accessible
Nicktoons se présente comme un action-RPG fluide, facile à prendre en main. Il n’est pas sans rappeler la saga Cat Quest adapté aux fans de Nickelodeon.
Le jeu propose 9 personnages jouables (solo ou en coop locale jusqu’à 4 joueurs) : Bob l’éponge, Sandy, Timmy Turner, Leonardo, Katara, Susie Carmichael, Danny Fantôme, Jimmy Neutron et Jenny Wakeman. Chacun est associé à une classe RPG correspondant à son univers ou style : par exemple, Sandy est présentée comme une barbare (forte en mêlée, coups puissants, marteau, etc.) Katara, dans un rôle de soutien / mage aquatique. Cette diversité offre un bon équilibre entre personnages de mêlée, distance ou magie, ce qui favorise le jeu coopératif où chaque joueur peut apporter sa spécificité.
Au fil de l’aventure, les personnages gagnent de l’expérience, déverrouillent de nouvelles compétences et s’équipent d’armes, d’armures ou d’objets bonus. Le système d’équipement n’est pas ultra complexe, mais il propose suffisamment de variété pour stimuler l’optimisation : certains objets offrent des bonus de dégâts, de régénération, de mana, ou des effets spéciaux (ralentissement d’ennemis, zones d’effet, etc.).
Les compétences ont des paliers à débloquer, ce qui permet d’orienter le style de jeu : préférer des attaques rapides, des sorts puissants, ou un mélange équilibré. Le design évite de submerger le joueur avec des choix complexes, il reste accessible, même pour des novices du genre.
Le jeu propose une carte centrale (via un hub appelé la Pelote) où sont données les quêtes principales, les quêtes secondaires, se trouvent les boutiques et les améliorations. C’est depuis cette interface que le joueur choisit les zones à explorer, les missions à entreprendre, ou les donjons à revisiter pour d’autres challenges. Chaque niveau est associé à un niveau recommandé (représentant une difficulté relative), généralement trois paliers de difficulté (facile, normal, difficile). Cela guide le joueur tout en lui laissant le choix de viser un défi plus élevé pour gagner des récompenses accrues. Les niveaux eux-mêmes sont conçus de manière modulable, des zones interconnectées, des embranchements, des salles secrètes, des énigmes environnementales, tout cela dans un format plus dungeon crawler léger que massif. On traverse des salles, affronte des vagues d’ennemis, parfois on affronte un boss, puis ressort vers la carte.
Le système de combat est dynamique : frappes, esquives, combos et déclenchement de compétences au bon moment. Le rythme est souvent soutenu, parfois légèrement monotone dans les phases de remplissage, mais les combats importants, les boss et les confrontations plus complexes relancent l’intérêt. Le jeu offre la possibilité de coopération locale : cela rend l’expérience plus conviviale, notamment si l’on joue en famille ou entre amis.
Si la simplicité est souvent perçue comme une force pour l’accessibilité, elle peut aussi apparaître comme un défaut pour les joueurs plus aguerris. Le gameplay peut manquer de profondeur ou le système de loot reste assea basique. De plus, au fil des heures, certains niveaux peuvent se ressembler, et la répétition des ennemis peut se faire sentir. Mais dans l’ensemble, pour ce que le jeu se propose : un action-RPG familial avec un brin de nostalgie, le gameplay tient largement la route.
Il n’est pas sans rappeler la saga Cat Quest adapté aux fans de Nickelodeon.
Le manque de doublage français
L’ambiance sonore du jeu est agréable, sans être révolutionnaire mais elle remplit bien sa fonction d’immersion. Les musiques d’ambiance sont variées selon les mondes : mélodies marines pour les zones de type Bikini Bottom, thèmes éthérés ou mystiques pour les royaumes magiques, percussions plus énergiques dans les séquences de combat. La direction musicale adopte un ton léger et entraînant, avec des touches fantaisie qui collent bien à l’univers du jeu.
Les effets sonores sont soignés : les attaques ont du punch, les sorts s’accompagnent d’effets visuels et auditifs, les bruitages de pas, de portes, de lancers de dés ou d’interactions environnementales renforcent la sensation d’un monde vivant. Rien de spectaculaire à gros budget, mais tout est calibré pour ne pas nuire à l’expérience.
Un regret notable : le jeu n’est pas doublé en français. Cela signifie que les répliques des personnages sont en version originale, même si des sous-titres français sont disponibles. Pour les francophones, c’est un choix navrant, car le doublage aurait pu renforcer l’immersion, surtout pour ceux qui connaissent les versions françaises des dessins animés. Cela prive un peu de l’impact émotionnel des dialogues, des blagues ou des intonations propres aux voix des dessins animés.
Quelques concept arts de Nicktoons & The Dice of Destiny
Conclusion
En définitive, Nicktoons & The Dice of Destiny est une belle surprise dans le catalogue des jeux Nickelodeon : accessible, charmant et suffisamment travaillé pour offrir un moment ludique et nostalgique. Avec une dizaine d’heures environ pour en venir à bout à 100 %, c’est un bon compromis entre accessibilité et plaisir. Si l’on ne recherche pas une profondeur extrême ou des mécaniques ultra complexes, on passe assurément un excellent moment.
Les plus
+ Direction artistique colorée, fidèle à l’esprit cartoon
+ 9 personnages avec classes distinctes
+ Gameplay accessible
+ Coop locale jusqu’à 4 joueurs
+ Univers crossover fun qui ravira les fans de Nickelodeon
Les moins
– Jeu non doublé en français
– Mécanique parfois trop simple pour les joueurs exigeants
– Répétition des ennemis et des niveaux au fil du temps
– Bugs d’affichages/traductions texte